9 FUN FACTS SUR LA FILLE PAS SYMPA

1- J’achète toujours les légumes emballés pour ne pas devoir interagir avec l’être humain qui est chargé de peser les légumes au poids.

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2- Je refuse de danser dans une boîte où on ne passe pas du Beyoncé. Question de principes.

3- Quand j’entends certaines chansons je ne peux m’empêcher de les relier mentalement à des vidéos de chatons dansant dessus et ça me pourrit mes soirées. Genre ÇA: [embed]https://www.youtube.com/watch?v=WY3mrceM1_Y[/embed]

LE LOUP DANS LA BERGERIE

Je suis allée faire un tour sur un blog très trèèès vieux que je tenais lors de mes débuts dans le monde merveilleux de l’Internet. C’est pas joli joli en général, j’écrivais assez mal le Français à cette époque. Mais j’ai trouvé ce texte. Et j’ai eu envie de rendre hommage au mini-moi de l’époque en le ressuscitant ici, sans rien modifier.

C’est un monde à part, un écosystème à l’intérieur même de la société. Prisonniers ou protégés? Peut-être les deux à la fois….J’ai toujours suivi le troupeau, convaincue d’être protégée par eux, tel que ma mère nous le répétait sans cesse. J’ai étouffé cette voix contestataire qui se cachait en moi pour être acceptée, aimée. J’ai été intolérante envers ceux qui s’écartaient ne serait-ce qu’un pas de cette voie sacrée, j’ai porté un regard impitoyable sur ce monde extérieur si menaçant à nos yeux.

L'HISTOIRE ABRACADABRANTE MAIS VRAIE DE CALIMÉRO

C’est l’histoire d’un gars. Un gars blanc, hétérosexuel et cisgenré. Appelons-le Caliméro. Il est attiré par une fille, qu’il décrit comme “fascinante”, il lui fait des tas d’éloges, lui lance subtilement des messages pour qu’elle comprenne qu’il est sensible à ses charmes. Il la voit comme une sorte d’infirmière, à qui il peut confier ses détresses, quelqu’un qui n’a pas de volonté propre ou d’envies autres que celles d’être attentive à ses souffrances de poète incompris par la vie. Il voudrait qu’elle soit disponible pour lui à toute heure et commence à être frustré quand il comprend qu’elle n’a pas perçu son intérêt romantique pour elle.

DEMANDER L'AAH ET LA RQTH

Ce post s’adresse aux personnes ayant été diagnostiquée autistes Asperger et qui se demandent si cela vaut la peine de se lancer dans des demandes administratives auprès de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées). Je parle exclusivement depuis mon expérience personnelle.

J’ai récemment reçu un courrier de ma MDPH me notifiant qu’on m’avait accordé l’AAH (L’Allocation Adulte Handicapé) et la RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé). J’ignore pourquoi certaines demandes sont acceptées et d’autres refusées, le fait est que mon dossier devait être assez détaillé puisqu’on ne m’a même pas convoquée pour évaluer mon “taux de handicap”. J’en suis soulagée car j’appréhendais cet entretien après avoir lu cet article très inquiétant de Wonder Aspie Woman, qui s’est carrément fait humilier lors de sont entretien à la MDPH. Mais là, surprise, l’aide m’est accordée sans chipoter!

JE SUIS AUTISTE ET JE T'EMMERDE

Haha, je savais que j’allais t’attirer avec cet titre racoleur! Trêve de plaisanteries, je constate que je n’ai pas raconté la suite de ces événements qui m’avaient un peu (trop) chamboulée. Ce titre est donc une réponse au fameux “Tu pourrais faire un effort”. Oui, je pourrais faire un effort. Mais bizarrement, c’est toujours aux mêmes personnes de faire des efforts, donc je choisis de te dire que je t’emmerde. Tant pis, c’est la vie, tu t’en remettras.

RALENTIR

Il y avait ce jeune garçon, un ado lugubre, qui traînait à prendre son billet devant le distributeur du train et qui m’exaspérait au plus au point. Je jetai un regard sur l’écran, il ne cessait d’annuler et de revenir en arrière, avec des gestes lents, il galérait visiblement à acheter un billet, je crois. En ce qui me concerne, il me restait une minute et 30 secondes pour acheter mon billet et me précipiter vers le train et espérer de le choper à temps. Je commençais à désespérer et mon langage corporel a peut-être traduit mon impatience. Je respirai profondément -dans un soupir d’exaspération et pour aérer mes voies respiratoires qui commençaient à se rétrécir d’angoisse. Je sais, c’est odieux, mais comment faire face à ce genre de situations? Comment faire comprendre à la personne devant vous qu’elle va vous faire rater votre train à cause de sa maladresse face à l’écran?

LA POINTE DE L'ICEBERG, LA PSYCHANALYSE ET LE GENRE.

“La pointe de l’iceberg”

J’ai piqué cette expression à Super Pépette qui la prononce dans une de ces vidéos et qui illustre pour moi la perception qu’on a des autistes en société. C’est l’expression que j’ai utilisée face à une amie qui me disait à quel point mon apparence extérieure était trompeuse. Et oui, ma bonne dame, les années d’apprentissage à coup d’essai-erreur ont porté leurs fruits.

J’expliquais à cette amie que lors d’une réunion de travail, un problème (évoqué dans le billet précédent) me tracassait tellement que j’ai été obligée de partir discrètement aux toilettes pour vomir et que je n’ai rien pu avaler à midi (et franchement il faut vraiment y aller pour m’empêcher de manger). Such a drama queen. Cette amie a ouvert grand les yeux et m’a dit qu’elle n’aurait jamais pu imaginer que j’étais dans un tel état. Elle m’a dit qu’en général on voyait quand les gens n’allaient pas bien, mais que moi je ne laissais rien transparaître. Alors oui, on voit une fille qui se dit autiste, mais qui a l’air d’aller très bien, de socialiser, faire des blagues, alors on ne peut pas admettre que cette personne souffre vraiment de cette socialisation. Bien sûr que personne ne peut se douter qu’en rentrant chez moi je peux rester des heures enroulée dans une couverture, ou que je suis incapable de communiquer avec qui que ce soit, ne serait-ce que répondre à un texto ou prendre un appel.

BON OK, T'ES AUTISTE MAIS TU POURRAIS FAIRE UN EFFORT

Il y a eu des moments extrêmement chaotiques dans ma vie, à un tel point que parfois, en regardant en arrière, je me demande comment j’ai bien pu faire pour traverser tout cela sans finir en HP. Avec le recul il est évident que toutes mes difficultés étaient et continuent d’être liées au Syndrome d’Asperger et à la non-acceptation de celui-ci par mes congénères. L’avantage d’avoir un diagnostic est que premièrement on comprend que non, nos difficultés ne sont pas le lot de tout le monde, et que deuxièmement on est en capacité d’expliquer notre fonctionnement à notre entourage.

APRÈS LE DIAGNOSTIC

Je n’ai pas écrit du tout depuis mon diagnostic.

J’y ai pensé, je me suis dit à maintes reprises: “tu as un blog sur l’autisme, tu es autiste, tu as plein de choses à dire sur le sujet, qu’est-ce que tu attends?”. On peut dire que j’étais à bout de souffle. J’ai l’impression d’avoir couru un marathon qui a commencé des années auparavant et d’avoir atteint l’arrivée à mon diagnostic.

"TU N'ÉCOUTES JAMAIS"

Je crois que c’est l’une des phrases que j’ai le plus entendues au cours de mes 25 ans. J’ai le souvenir de voir mes parents exaspéré.es à ce sujet, sans vraiment comprendre pourquoi il.elle se mettaient dans un état pareil. “Elle est dans la Lune” (la description la plus aimable à propos de mon état presque permanent), “Elle n’en fait qu’à sa tête” (quand je n’obéissais pas car je n’avais tout simplement pas écouté l’instruction), “Elle est peut-être sourde?” (l’angoisse des parents), mais surtout “Bon sang mais tu n’écoutes pas quand on te parle!!!”, sont des phrases devenues tellement familières que, à leur tour, je ne les entends plus et les considère comme une fatalité.